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Cache catch – Horacio Cassinelli est (peut-être) à la Galerie qui n’Existait (Presque) Pas

 

 

Pour sa saison 2 (octobre 2020 – février 2021), la Galerie Qui n’Existait (Presque) Pas a d’abord tenté en vain de présenter aux humains deux nouvelles œuvres de l’artiste franco-uruguayen Horacio Cassinelli, Tableaux volés et Flying the nest. Les oeuvres ont été dûment cachées en forêt, mais pandémie oblige, seule la faune sauvage a pu admirer l’exposition durant de longs mois. La fin de l’hiver approchant, et avec elle celle des restrictions sanitaires, le vernissage et les visites ont enfin pu avoir lieu de mars à juin 2021….

 

 

Tableaux volés / Un cambrioleur dissimule avec précaution son butin. Dans les films, il y a des cachettes toutes trouvées : une malle qui prend la poussière au grenier, l’appentis au fond du jardin, un garage loué pour l’occasion, la consigne à bagages de la Gare du Nord. Horacio Cassinelli, lui, enterre ses Tableaux volés quelque part en forêt, dans une galerie souterraine creusée non par un rongeur mais par son complice de la GQEPP, Pierre Gautreau. Cette salle secrète n’en demeure pas moins à portée de main puisque le visiteur découvre ces peintures par l’intermédiaire d’une caméra endoscopique reliée à l’écran d’un ordinateur. La technologie lui offre une private viewing au sens propre, la vision d’une exposition de tableaux évanouis dans la nature : à lui d’en recomposer l’accrochage au gré de son exploration.

 

 

Flying the nest / Pour Flying the Nest (« voler de ses propres ailes » en français), Horacio Cassinelli transforme la galerie perchée en nid et la remplit d’œufs. Nombreux sont les enfants qui ont un jour été occupés à peindre des œufs. Cassinelli reprend ce classique des fêtes de Pâques mais il imite la nature en reproduisant les motifs d’origine génétique qui apparaissent durant la formation de la coquille de l’œuf. De pondre à peindre, du camouflage à l’expressionnisme abstrait, il pointe du doigt la similitude entre les lois esthétiques et les lois de la sélection naturelle et fait à ces dernières une place dans l’art contemporain. Si la GQEPP veille sur ses trésors et cultive l’art de la discrétion, elle n’est pas avare de partage. Le visiteur-marcheur qui participe à cette aventure singulière mais collective réussira peut-être à emporter au vol l’œuf qu’il aura su dénicher. Il n’y aura pas de poursuites.

 

 

Crédits photos : Pascal Milhavet 2021 pour la première et la dernière ; Pierre Gautreau pour les deux photos centrales.

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La galerie et ses principes expliqués ici.

Les expositions antérieures : Arnaud Caquelard.